La Maurienne a connu des évènements hydrologiques violents, causant parfois des dommages matériels considérables. Lors des crues importantes, le niveau du lit peut augmenter de plusieurs mètres au droit des zones de confluence avec les torrents affluents et la rivière peut se déplacer latéralement. Cela peut avoir des conséquences sur la stabilité des fondations des ouvrages de protection et favoriser les débordements.
La crue de 1957 est la crue de référence dans la vallée. Estimée à une période de retour proche de 100 ans en Haute-Maurienne (570 m3/s à Modane) et 30 ans à Saint Jean de Maurienne, c’est l’évènement le plus important connu pour la Maurienne. L’Arc a subi de profondes modifications morphologiques et a été très mobile latéralement, notamment du fait du faible nombre de protections de berges et de remblais insubmersibles à cette époque. Les dégâts matériels ont été considérables : destruction de routes, voie ferrée, ponts et habitations ; brèches dans des digues. La digue des Resses à Villargondran a cédé, causant l’inondation du village. Modane et Fourneaux ont été submergées avec des hauteurs d’eau supérieures à 1 m, ainsi que de nombreux ponts. La Haute-Maurienne est restée isolée pendant une semaine.
« Le 14 juin, en fin de journée, les flots font « exploser » la digue de protection du village des Resses. L’Arc s’engouffre tout entier dans la brèche en se créant un nouveau lit. Au passage, il ravage les maisons du hameau, emporte le remblai sous les voies sur une longueur de plus de 400 mètres » (source : railsavoie.fr)
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Vue sur l'Arc après la crue au niveau des Resses (source : railsavoie.fr) |
Cette crue de période de retour 50 ans (435 m3/s à Modane) et de longue durée s’est produite alors que le lit de l’Arc était encombré par les alluvions et la végétation, conséquente d’une longue période sans crue importante depuis 1957. Elle a provoqué un enfoncement généralisé du lit dans le secteur médian de l’Arc et a causé plusieurs interruptions de la RN6 et de la voie ferrée, isolant la Haute-Maurienne pendant plus de 2 jours. Les dégâts ont été estimés à 200 millions de francs (soit 30 500 000 €).
La période de retour est estimée à 10 ans. La crue a été plus longue qu’en 1993 mais les dégâts ont été moins importants. Elle est intervenue dans un lit plus profond suite aux extractions dans le lit de l’Arc pour la construction de l’autoroute.
De période de retour trentennale, les volumes écoulés par cette crue ont provoqué de profondes modifications morphologiques du lit de l’Arc : divagations latérales, incision généralisée sur le secteur de l’Arc médian… Les dégâts matériels ont été considérables : destruction de digues et de protections de berges, routes arrachées, affouillement des murs de soutènement…
Entre le 25 mai et le 02 Juin 2008, un épisode pluvieux d’une ampleur exceptionnelle a provoqué des crues sur la vallée du Rhône et l’ensemble des régions alpines. En Maurienne, cette crue d’une fréquence de retour estimée entre 40 et 50 ans sur l’Arc amont et 20 à 30 ans en aval, est associée à un phénomène de retour d’Est (très fort cumul de précipitations sur les reliefs frontaliers de Maurienne). Les changements morphologiques de l’Arc en résultant sont importants : zones d’érosion intense, zones de dépôts de matériaux, incision du lit. Les dégâts matériaux et les dommages sur les ouvrages de protection sont conséquents.
Photos lors de la crue de 2008, à l’aval de l’usine Ferropem à Montricher-Albanne et au droit de la confluence avec la Madeleine à Lanslebourg (Source : DDT73)
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